Même allèle : source à problèmes [David - Maÿlis] [Terminé]

Alors que Megan prenait la parole, Maÿlis se mit de plus en plus à se tortiller. Elle comprenait la jeune femme qui n'avait jamais connu son père, n'en avait même jamais entendu parler. C'était normal qu'elle se pose des questions non ? Elle devait vouloir savoir qui c'était, elle devait s'être imaginé plein de trucs à son sujet. Mais elle allait vite déchanter quand elle allait savoir quel salopard il était. Mais voilà, ça gavait déjà Maÿlis, elle avait aucune envie de parler de son père. Surtout qu'elle avait pas la moindre chose bonne à en dire et la jeune femme savait que c'était exactement ce qu'elle désirait entendre. Mais jamais ça n'arriverait, jamais de sa bouche elle n'entendrait de telles choses.

Elle se leva et lança à Meg' la seule et unique phrase qu'elle comptait lui dire (pour l'instant en tout cas ) au sujet de leur père, le regard planté dans le sien :

-Il y a des pères qu'il vaut mieux ne jamais avoir connu.

Alors qu'elle lui tournait le dos, des larmes affluèrent. Oui, qu'est-ce que ça aurait été bien si jamais elle n'avait connu son père, si elle avait été comme Meg, une enfant hors mariage dont le géniteur ne connaissait même pas l'existence. Ca aurait empêché toutes ces... Choses. Alors qu'elle posait la main sur la poignée une larme coula et elle accéléra le pas pour sortir et gagner les toilettes avant qu'on ne la voie ainsi.

Megan s'imaginait plein de choses. Tout lui traversait l'esprit sans pour autant mettre de l'ordre. A quoi son père ressemblait-il ? Comment sa vie aurait été s'il avait été présent dans sa vie ? Est-ce qu'il était marié avec la mère de Maÿlis ? L'aurait-il donc trompé avec sa mère au moins une fois ? Ou n'était-ce qu'une amourette ? Ca, Megan n'en savait strictement rien du tout. Elle ne savait point ce qui c'était passé à l'époque... Et si tout ça se serait passé autrement ? Si Megan aurait connu Maÿlis et grandi avec ? Avec que des « si », elle pourrait refaire le monde. Elle pouvait bien se dire qu'elle aurait pu passer sa vie à côté, sans connaître la vérité qu'elle touchait à bout de doigts, en ce moment même...

En tout cas, la seule chose que sa soit-disant demi-soeur pouvait lui répondre, à ses propres questions, n'était qu'il y aurait certains pères qu'il ne valait mieux ne pas avoir connu. Ca voulait dire quoi ça ? Avec ce regard qui soutenait le sien. Il y avait comme de la haine, ou elle ne savait quoi... C'était à ne plus rien comprendre. Qu'est-ce qui avait bien pu se dérouler durant toutes ces années ? D'autant plus pour que la jeune femme se mette à fuir ? Ce père aurait été donc violent ? Meg venait tout juste d'apprendre la nouvelle, de savoir qu'elle avait une soeur … Elle qui voulait profiter d'elle, il fallait qu'elle s'en aille. Ca ne pouvait pas se dérouler de la sorte. Elle ne pouvait pas lui échapper des doigts. On les avait réunis... Meg se leva donc à son tour pour la poursuivre. Elle voulait comprendre.

Maÿlis...

Enfin, était-ce son nom ? Bien sûr, mais ce n'était pas pour autant qu'elle se retourne... Ah si...

Je pourrais .. ?!

Ah non ! Mais elle semblait bouleverser.. Ca réveillait de plus en plus la perplexité de Megan, qui ne savait même plus où se placer, ni quoi faire... Il y avait des parties sombres dans sa vie qu'elle aimerait éclaircir à tout pris. Mais il ne fallait pas trop se faire des illusions, non ?

J'aimerais comprendre ! Fit-elle, en fronçant les sourcils.

Alors que Maÿlis s'apprêtait à prendre un virage serré direction les toilettes des dames, la voix de Megan, remplie d'incompréhension et elle s'arrêta net. Elle ne savait trop que lui dire. Elle se retourna les yeux pleins de colère et encore de cette haine qu'elle éprouvait envers son géniteur et que Megan avait très bien su lire. Ses mains tremblaient de rage. Oui le jour où elle le choperait celui-là... C'était une furie qui lui ferait face.

-Rationnellement je comprends ton besoin de savoir pour ton "père". Mais... Je ne peux pas.... Je ne veux pas en parler. Et certainement pas à toi !

Maÿlis en voulait en quelque sorte à la jeune fleuriste de ne pas avoir vécu elle avec ce père, de ne pas avoir subi les mêmes traumatismes. Si elles avaient été ensemble, au moins elles auraient pu se protéger, se serrer les coudes. Pourquoi elle avait pu en réchapper elle ? Et pas Maÿlis ? C'était profondément injuste cette histoire. Son coeur rempli de colère, se serra. Non elle n'avait pas envie de connaître cette fille.

-T'y es pour rien mais je te déteste !

Sur ce elle lui tourna le dos et se réfugia aux toilettes où enfin elle aurait la paix. Oui Maÿlis était luicide sur la situation. Ce n'était ni sa faute ni celle de Megan. Mais c'était comme ça, elle était jalouse de l'enfance très probablement heureuse qu'elle avait eu, une adolescence normale alors qu'elle avait vécu un cauchemar. Assise contre la porte, elle cessa couler ses larmes. Dans quelques minutes la crise serait passer et elle irait boire un verre au bar histoire de finir de faire le vide dans sa tête.

Le coeur gros, Meg avait dû mal à saisir. Ou plutôt c'était compréhensible. La jeune femme pouvait se douter à la réaction de la jeune femme qu'elle avait eu une enfance... difficile avec ce père. Et de lui faire remuer le couteau … faisait mal... Les larmes commençaient à monter au yeux de Meg. La seule personne qui pouvait parler de son géniteur ne voulait pas en parler, et ne pouvait pas... D'autant plus qu'elle avait dit quelque chose qui enfonçait encore plus le couteau. Celle qui était soi-disant sa demi-soeur la detestait... Et s'enfermait dans les toilettes. Ce qui ne pouvait confirmer les doutes qui pouvaient se faire. Quelques larmes commencèrent du coup à couler sur les joues de Meg. C'était horrible comme sensation. Elle qui ne cherchait que des explications, elle n'avait rien. Elle n'était pour rien dans tout ça et pourtant, à qui la faute dans tout ça ? Du daron ? Celui qui avait fait vivre un Enfer une fille, et peut-être aussi la deuxième ? D'une certaine manière ? L'absence d'un pilier, d'un père... de ne pas avoir une famille normale comme les autres, ça faisait aussi très mal de grandir dans cette condition. Que pouvait-elle faire maintenant ? Au milieu de ce couloir, seule... Désarmée. Perdue. Pourquoi autant de souffrances ? Une fois sa mère lui avait pourtant dit : « Ne remues pas ciel et terre, tu le regretteras quand ça tremblera ! »

David se contentait d'observer la scène. Il se sentit mal pour Maÿlis sachant ce qu'elle se remémorait, ce que parler de son père pouvait ramener comme souvenirs en elle et comme affreuses sensations. Mais il ne pensait pas que ça dégénérerait autant entre les deux jeunes femmes. Ce qu'il vit lui aussi dans les yeux de Maÿlis lui donna des frissons. Il se leva s'approchant de Megan alors que sa petite amie sortait de la pièce. Cependant contrairement à toute attente de sa part, elle se leva à son tour et courut à la suite de sa demi-soeur. Il soupira sachant que Maÿlis risquait de se braquer si elle tenait absolument à ce qu'elle lui parle de son père. Il les rattrapa et observa la scène en silence. Il comprenait les deux jeunes femmes et ne savait trop que faire. Parler à Megan ou alors rejoindre Maÿlis et la réconforter ? La deuxième option le tentait fortement mais en même temps il ne voulait pas laisser Mlle Slowny en plan comme ça, sans aucune explication. C'était normal qu'elle en ait. Après ce serait Maÿlis qui risquait de lui en vouloir de ne pas être allé la voir. En entendant le verrou se fermer derrière Maÿlis il soupira. Le message était clair : elle voulait être seule. Il posa sa main sur l'épaule de Megan.

-Venez, je vais vous expliquer. Un peu...

Oui, il ne pouvait pas tout dire non plus. C'était à Maÿlis que ça appartenait d'en parler, lorsqu'elle y serait prête. Ce qui semblait plutôt être pour un futur plutôt lointain. Mais il allait certianement déjà pouvoir donner quelques clefs de compréhension à Megan. Si celle-ci acceptait de lui parler bien entendu.

Sa mère avait peut-être raison sur le coup. Autant ne rien savoir... Quand on faisait resurgir des choses du passé, ne faisait que ramener le mal... Alors autant laisser les choses telles qu'elles étaient ? Mais c'était bien trop tard. Les choses qu'on cache finissaient toujours par resurgir, de toute manière... et ce n'était que le commencement.

Avec tous les flics aux alentours, il fallait que Meg se ressaisisse et qu'elle sèche ses larmes... Mais elle avait le coeur lourd... Elle se mit à soupirer, pour essayer d'évacuer ce qu'elle ressentait, mais c'était loin d'être efficace. Rien que de voir cette porte des toilettes fermés à clé, elle imaginait aussi l'état de cette Maÿlis. Cette dernière ne voulait rien connaître d'elle donc il n'y avait plus aucune raison de rester ici, si ? En sechant sa dernière larme, elle sentit une main sur son épaule. Meg sursauta et s'aperçut que ce n'était que le Lieutenant Storm... Qui voulait lui expliquer quelques détails.

Je me sens inutile ici ! Vous en avez déjà assez fait...

Oh non ! Elle ne lui reprochait rien. Ce n'était pas sa faute à ce flic, lui qui avait seulement pensé que les deux jeunes demoiselles devaient savoir la vérité qu'il avait découvert, il avait pensé que c'était dans leur droit et intérêt... Mais les choses ne se passaient pas tellement comme on le souhaiterait.

Désolée ! Vous avez fait ce qui semblait juste... J'ai besoin de prendre l'air ! Si vous avez besoin de moi pour une quelconque information sur le braquage, vous savez où me contacter. Au revoir, Monsieur Storm...

Si elle ne partait pas maintenant, elle allait s'effondrer. Elle n'avait plus rien à faire ici. Sur ce, sur un sourire confus, elle se tourna pour prendre la direction de la salle d'attente si Cerena n'était pas encore partie.

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