Même allèle : source à problèmes [David - Maÿlis] [Terminé]

David était assis dans son bureau, les pieds sur le bureau à remplir en dossier aussi ennuyant que la vie privée de son chef qui se résumait à rentrer chez lui manger et dormir. Il soupira en changeant de page. Depuis qu'il était arrivé ce matin, il n'avait eu que de la paperasse à faire, suite à une enquête récemment bouclée. C'est pas qu'il n'aimait pas remplir les papiers mais il avait pas fait l'école de police pour ça. Il se mit à jouer avec une mèche de ses cheveux et son crayon dans la bouche. Lorsque son téléphone sonna c'est avec un sourire jusqu'aux oreilles qu'il décrocha, croisant les doigts pour qu'on le sorte de son bureau. En écoutant son interlocuteur il comprit que c'était le cas et que c'était urgent. Il laissa toutes ses affaires en plan et se leva, prenant son arme et sa veste ainsi qu'une paire de menottes afin de rejoindre au plus vite le fleuriste qui avait passé l'alerte. Il joua de ses gyrophares pour arriver aussi rapidement que possible et lorsqu'il put enfin se garer de manière assez anarchique devant la boutique, il n'y avait plus personne. L'ambulance arriva une ou deux minutes plus tard : ils s'occuperaient de vérifier que les vendeuses aillent bien.

Prêt à dégainer malgré tout il entra dans la boutique. Il balaya du regard le magasin. Rien était en l'air, il n'y avait pas eu d'effraction : la vendeuse avait donné la caisse sans résistance mais il y avait quand même eu un coup d'après l'alerte passée. En effet la jeune femme se tenait la tête et sa collègue lui tenait des glaçons contre la tête où elle avait du recevoir le coup.

-On va vous emmener à l'hôpital pour faire des examens complémentaires. Annonça-t-il.

En effet, même si elle n'avait rien qu'un gros bleu et une bosse qui allait apparaître, la trace du coup les aiderait à définir avec quoi elle avait été frappé et quel modèle. Il tendit la main à Megan pour se présenter.

-Lieutenant David Storm, je vais prendre en charge l'enquête afin de coincer ceux qui ont fait ça.

Il sortit son carnet prêt à lui poser quelques questions pour savoir ce qui s'était passé, s'il y avait eu quelque chose d'inhabituel dans la journée.

David nota sur son prénom les noms des employés que la jeune femme venait de lui donner. Il gribouilla un "patronne" en face du dernier nom qu'elle avait donné. Sans relever les yeux de son bloc-notes il lui demanda le numéro de téléphone auquel ils pourraient la joindre au plus vite. La plume de son stylo parcourait le papier avec rapidité et légèreté. Il en releva la pointe et ses yeux firent le même mouvement pour se poser finalement sur la jeune femme. Elle semblait mal à l'aise. Sans doute à cause de ce qui s'était passé. C'était sans doute le choc. Il en arrivait toutefois la partie délicate : lui demander le récit de ce qui s'était passé et parfois dans de tels cas ce n'était pas facile pour la victime de narrer les faits. La mémoire pouvait faire blocage ce qui donnait quelques éléments flous et imprécis. Il allait faire de son mieux pour l'aider à lui donner des éléments concrets pour son enquête. Pour cela il allait commencer par essayer de la mettre plus à l'aise et la première étape était de sortir de la pièce où l'incident s'était passé. La peur qu'ils reviennent s'évaporerait déjà plus facilement.

-Est-ce qu'on peut aller à côté, dans une pièce privée pour que je vous pose quelques questions ?

Il jeta un coup d'oeil à l'autre demoiselle que l'ambulancier avait pris en charge. Il avait vérifié qu'elle soit en pleine possession de ses moyens avant de la faire monter dans l'ambulance pour la mener à l'hôpital le plus proche où tous les examens complémentaires nécessaires allaient être faits. D'ailleurs David remarqua dehors ses collègues de la scientifique qui arrivaient pour faire leur travail et récupérer tout indice qui pourrait les conduire aux coupables. Il fit signe à l'ambulancier que c'était Ok, il irait interrogé Mlle James à l'hôpital quand l'état de choc dans lequel elle devait être, serait passé.

Ce fut son tour de hocher la tête. Il la suivit donc dans l'arrière-boutique où elle le conduisit jusqu'au bureau de sa patronne. Là il attendit qu'elle s'asseye. Son regard balaya la pièce et il repéra bouilloire, café, thé, tisane et cacao. Enfin bref, un large choix pour servir une boisson à Mlle Slowny afin qu'elle se détente et qu'elle soit dans les meilleures dispositions possibles pour ce qui allait suivre. Il s'approcha donc des appareils électroménagers et prit la bouilloire qu'il remplit d'eau. Il la mit à chauffer et attrapa les paquets de thé, café.

-Je vous sers quelque chose ? Café ? Thé ? Y a pomme/cannelle, mûre, fruits rouges et citron...

Y a pas à dire, il faisait comme chez lui ! Il se prit aussi une tasse et se saisit d'un sachet fruits rouges qu'il ouvrit et le mit dans sa tasse. Lorsque l'eau fut chaude il se servit et attendit sa commande pour faire de même avec la tasse qu'il lui avait prise. Il espérait que la jeune femme ne soit pas trop surprise ou choquée qu'il fasse comme ça lui passait par la tête mais c'était pour qu'elle se sente mieux : il la voyait jouer avec ses mains ainsi que son regard rivé sur les dites mains et en avait conclu qu'elle était toujours habitée par de l'angoisse et du stress.

Il attrapa la chaise qui était derrière le bureau et la plaça près du canapé sur lequel Megan s'était assis. Une fois installé il attrapa sa tasse qu'il avait laissé au coin du bureau. En silence il écouta ce qu'elle avait à dire tout en faisant tourner le petit sachet dans sa tasse afin que le breuvage soit bien homogène quant au goût. Il l'écouta attentivement tout en faisant tourner sa tasse dans ses mains. Il posa son regard sur elle, regard qu'il essaya de faire bienveillant pour la mettre en confiance. Ca lui faciliterait les choses à elle pour parler et ils gagneraient du temps, temps toujours précieux dans une enquête criminelle. Il ne savait pas trop si c'était efficace mais en tout cas il faisait tout pour et selon lui c'était la meilleure méthode pour avancer. Il lui fit un petit sourire encourageant.

-Je comprends.

C'était une phrase quelque peu bateau mais en même temps en étant flic, on pensait que trop que ça n'arrivait qu'aux autres. Mais Maÿlis et son passé étaient la preuve vivante que non, ça n'arrivait pas qu'aux autres. Il sortit de nouveau son carnet et son crayon et se pencha en avant pour faciliter l'échange et donner des allures moins formelles à cet échange.

-Est-ce que vous pouvez faire le récit de ce qui s'est passé ? Demanda-t-il doucement.

Il déboucha son stylo et fixa le bouchon au bout avant de reporter son attention sur elle. Il allait devoir trouver les mots pour ne pas la brusquer.

-N'hésitez pas à dire tout ce qui vous passe par la tête, le moindre détail peut être important. Et prenez votre temps.

David avait posé sa tasse et il notait toutes les indications qu'elle lui donnait même si en soi, elles n'étaient pas très précises. En même temps c'était normal non, puisqu'elle n'était pas dans la même pièce que les criminels. Elle ne pouvait pas avoir vu comment ils étaient habillés ni quelle taille, poids approximatifs ils faisaient. Tout ça il allait falloir qu'il le demande à sa collègue puisqu'elle avait eu à faire à eux. Il reposa son stylo et attrapa une tasse où il but une gorgée de thé. Il la reposa et essaya de voir par quel bout prendre les choses pour tenter de lui faire préciser les choses. Il avait senti qu'elle hésitait sur le dernier homme alors il décidé d'attaquer par ça.

-Qu'est-ce qui vous fait dire homme ? Ils ont parlé ? Vous avez entendu leur voix ?

C'était bon à savoir. Il était précieux à défaut d'un témoin oculaire d'en avoir un auditif. Elle pourrait éventuellement reconnaître un suspect par sa voix. S'il correspondait aussi au profil qu'il espérait que Cerena dresserait avec eux ça suffirait sans doute pour l'arrêter. Après la preuve ultime serait de retrouver l'argent. Ah oui il faisait bien d'y penser. Il fallait qu'il lui demande ça aussi.

-Est-ce que vous pourriez me dire aussi quel montant contenait la caisse ? On a besoin de savoir ce que l'on cherche.

Il lui fit un petit sourire sentant qu'elle commençait à se remettre du choc même si c'était pas encore tout ça. Mais c'était derrière elle. Maintenant tout irait bien, il y veillerait.

David nota toutes les indications qu'elle lui donnait même si elle ne savait pas dire comme ça ce que contenait la caisse. En même temps, c'était normal, on ne s'amusait pas à compter sa caisse à chaque fois qu'un client payait en liquide. Il était bien placé pour le savoir puisqu'avant de parvenir à intégrer l'académie de police il avait dû bosser pour se faire un peu de sous puisqu'il fallait bien payer les études et que surtout ce n'était pas donné donc ça faisait jamais de mal d'avoir des petits extras même si ses parents avaient été là pour financer une bonne partie des frais. Bon du coup pour ce qui était du contenu de la caisse il verrait avec la patronne pour savoir si elle pouvait chiffrer à partir des données informatiques. Après tout, de nos jours tout était rentré dans les machines et il devait y avoir une base de données où il trouverait le chiffre dont il avait besoin.

-Merci pour ces indications.

Il allait sortir une carte avec ses coordonnées de l'intérieur de sa veste afin qu'elle puisse le recontacter au cas où quelque chose qu'elle avait oublié de dire lui revienne lorsqu'une furie entra dans le bureau. Enfin furie... Oui si c'était le mot vu comme elle avait l'air excitée. Il fit un signe aux agents qui étaient dans le couloir à sa suite de la laisser avec eux, ce n'était pas juste une journaliste curieuse d'un fait divers ou d'une information en exclusivité. Non c'était la propriétaire des lieux donc elle était dans son droit en étant ici. D'ailleurs elle devait être hyperactive, ou alors c'était l'adrénaline due à l'inquiétude pour ses deux employées. David laissa tomber rapidement cette conclusion en voyant la réaction de cette femme suite aux événements qui venaient d'avoir lieu dans son magasin. Lui qui pensait qu'elle s'inquiétait vraiment.. En fait elle se demandait surtout si ses employées allaient être aptes à travailler de nouveau très rapidement et si les locaux allaient être disponibles ou non.

-Votre boutique est une scène de crime donc non ce n'est pas fini. Nous vous ferons savoir quand vos locaux seront de nouveau disponibles mais il s'agit d'une enquête criminelle et nous avons des choses à y examiner. D'ailleurs j'aurais quelques petites choses à vous demander.

Il se tourna de nouveau vers Megan et après avoir bu de nouveau une gorgée de thé lui sourit. Il sortit cette fameuse carte de visite et la lui tendit.

-Si jamais vous vous rappelez de quelque chose.... Ou même que vous avez besoin de quoi que ce soit, n'hésitez pas à m'appeler. Vous pouvez y aller.

Il se tourna de nouveau ensuite vers Valéry afin de lui demander s'il y avait un moyen de savoir ce qu'il y avait dans la caisse au moment où les deux malfrats étaient entrés ce que Megan n'avait pas pu lui dire comme ça.

David lui sourit et après avoir lancé un 'Merci' il la regarda sortir du bureau avant de se tourner de nouveau vers Valéry. Celle-ci l'emmena jusqu'à la boutique et elle ralluma la caisse. Elle fit une manipulation et une feuille sortit de l'imprimante. Elle surligna de fluo une ligne et lui tendit la feuille.

-Voilà la somme qui, sauf erreur de Cerena, se trouvait dans la caisse.

Il la remercia et à elle aussi lui donna sa carte. Il la laissa avec l'équipe de scientifique qui examinait tout le bâtiment afin de trouver le moindre cheveu ou toute autre trace ADN qui pourrait les conduire aux coupables. La prochaine étape pour le lieutenant Storm était de gagner l'hôpital et de poser les mêmes questions qu'il avait déjà posé à Meg'. Elle lui apporta quelques précisions mais c'était encore assez flou dans son esprit. Elle avait bien été sonnée et du coup sur le moment elle avait pas très bien su discerner ce qui se passait autour d'elle. Elle se rappelait juste d'une voix caverneuse ce qui collait avec la voix grave qu'avait évoqué Meg'. La silhouette qu'elle décrivit était pas trop discriminante puisqu'elle parla de taille moyenne, plutôt grand mais pas extraordinairement. Et elle pensait que le second individu était une femme car il lui semblait avoir vu de la poitrine. Après tout pourquoi pas ! Y a pas que les hommes qui pouvaient être des criminels ! Après l'avoir remerciée elle aussi il quitta l'hôpital puis il retourna au commissariat. Là il grignota en attendant que les scientifiques leur envoient quelque chose car il n'avait pas réellement de piste. Les résultats de la balistique aussi se faisaient attendre. Avec un peu de chance l'arme à feu avait déjà servi dans une autre affaire et ils auraient déjà un peu plus de concret.

Deux heures plus tard, un coup de fil lui demanda de passer au labo. Là il récupéra les résultats d'une analyse. Du sang avait été trouvé et un profil ADN avait pu être dressé mais incomplet. David attrapa la feuille et alla faire une recherche dans le CODIS afin de savoir s'ils pouvaient identifier le propriétaire de cette trace de sang. Finalement il était chanceux sur cette affaire, l'un des deux braqueurs était blessé et d'ici la soirée l'affaire serait réglée. Son sourire disparut en voyant le nom et la photo qui venait d'apparaître sur l'écran.

-Impossible, souffla-t-il. C'est pas possible...

Non ça pouvait pas être Maÿlis, sa Maÿlis, sa partenaire ? Braqueuse de fleuriste ? Non, il avait confiance en elle, il la connaissait, jamais elle ne ferait ça ! Il se passa une main lasse sur le visage, il n'avait pas le choix. Il allait devoir l'interroger. Elle était son suspect.Il remercia les scientifiques qui sur sa demande, revérifièrent les résultats. Il se rendit donc chez son amie après avoir demandé une commission rogatoire et, papier en main il frappa chez elle, déçu que ce soit pour ça qu'il se rende à son appartement.

Pour une fois qu'elle avait eu que de la paperasse et qu'elle avait pu finir sa journée tôt, Maÿlis était tranquillement chez elle, à lire un bon roman qu'elle avait emprunté quelques jours auparavant à la bibliothèque lorsqu'on frappa à la porte. Surprise elle se leva et ouvrit la porte après avoir jeté un coup d'oeil au judas. C'est un sourire aux lèvres qu'elle accueillit David mais elle comprit immédiatement à son visage fermé qu'il se passait quelque chose et qu'il n'était pas là pour rigoler. Son sourire disparut face à cette expression à la fois triste et résolue à découvrir la vérité.

-NYPD, se lança-t-il avec routine avant de se reprendre, lieutenant Heat, votre badge et votre arme de service.

Maÿlis le regarda stupéfaite. Il n'y avait qu'un cas de figure où une telle demande pouvait lui être faite : qu'elle soit passée de l'autre côté, qu'elle soit à son tour devenue une suspecte. Mais de quoi était-elle suspectée ?! C'était bien là la question !

-David... Souffla-t-elle, qu'est-ce qui se passe ?
-On en parlera au poste.

Maÿlis baissa le nez et alla sortir son badge et son arme à feu du tiroir dans lequel elle les rangeait. Elle déchargea son arme et lui tendit glock et munitions ainsi que l'insigne doré. Elle prit sa paire de menottes et lui tendit. Il la prit hésitant et elle se mit dos à lui mains croisées. Il lui passa les menottes.

-Mlle Heat, vous êtes en état d'arrestation pour suspection de braquage.

Il lui épargna le reste du speech et en silence elle se laissa entraîner jusqu'à sa voiture. La scientifique pendant ce temps allait fouiller l'appartement à la recherche de l'argent. Une fois au poste elle fut conduite dans la salle où on plaçait les suspects avec un numéro pour que les témoins tentent de les reconnaître. Elle se plia à l'exercice sachant qu'elle n'avait rien à se reprocher. David était aller chercher Cerena et Meg qui était venues et les plaça derrière la glace sans tain où elles pourraient observer les suspects et dire si elles pensaient en reconnaître.

David avait fermé les yeux, il était tout en stress, de peur que Maÿlis soit accusée. Il était persuadé de son innocence mais il était obligé de l'envisager jusqu'à ce que soit prouvée son innocence sinon il allait être viré de l'enquête car trop impliqué émotionnellement parlant. Il devait trouver une raison pour laquelle elle était sur la scène de crime, pourquoi il y avait son ADN plus précisément puisqu'elle avait dit, lors du questionnement ne jamais avoir été chez ce fleuriste que ce soit pour le braquer ou même pour y acheter des fleurs. Faut dire ce n'était pas son quartier, pas du tout et ni même sur le chemin du lieu de travail ou près de chez l'un de ses amis Et les fleuristes c'était pas ça qui manquait à New York.

Les battements de son coeur accélèrent alors qu'elle s'apprêtait à désigner quelqu'un. Ouf c'était un homme, et au final elle laissait tomber, ce n'était en fait pas lui, pas la même voix, sa collègue était d'ailleurs pas d'accord. Ils reprirent le défilement et alors que tous étaient passés David se tourna vers Meg :

-Vous êtes donc sure que ce n'est aucun d'eux ?

Il posait surtout la question pour la forme se doutant qu'avec l'aplomb avec lequel elle avait dit que ce n'était aucun d'eux, elle en était bien sûr oui. Il nota quelque chose sur sa feuille et la glissa dans le dossier. Puis il attrapa une pochette dans laquelle il avait de quoi faire les prélèvements de base, après le reste c'était du domaine de la scientifique.

-Par contre mes demoiselles, je vais vous demander un échantillon d'ADN, je sais bien que vous n'avez pas pu vous auto braquer mais c'est pour pouvoir distinguer des traces venant de vous et d'éventuelles traces laissées par les couapables.

Il leur sourit timidement, afin qu''elles se sentent en confiance. Il était loin de se douter de ce qu'allait lui annoncer la feuille de résultats un peu plus tard dans l'après midi quand ses collègues auraient fait les comparaisons....

David faisait les cent pas dans le couloir des bureaux de la scientifique en attendant qu'ils aient fini leur pu**** de tests. C'est dans ces moments là qu'il ressentait ô combien ses sentiments pour sa partenaire étaient devenus sérieux et qu'il ne pouvait pas les ignorer plus longtemps. Oui, il était temps d'arrêter de lui courir après et avec leur soirée de l'autre fois, un grand pas avait été franchi dans leur relation. Mais il espérait que cette enquête n'allait pas tout foutre en l'air. Oui, c'était obligé, il y avait une explication rationnelle à tout ça. Plus tôt il la trouverait et mieux ça serait !

Lorsque Danny sortit enfin de son labo avec une feuille, David se précipita vers lui et lui arracha presque le papier des mains. Un immense soulagement l'emplit alors. Il poussa un cri de victoire en constatant que l'ADN retrouvé n'était pas celui de sa partenaire. Il savait bien que quelque chose avait cloché dans cette affaire, elle n'était pas capable d'une telle chose comme il n'avait eu de cesse de se le répéter durant l'enquête.

-Hey David, ça va ?

-Ouais, tout à fait bien, parfaitement bien. Merci !

Sans un mot d'explication supplémentaire il partit en courant en direction du commissariat. Il avait deux choses à rendre à Maÿlis qui devait d'ailleurs se faire un souci monstre.

Mais alors, si c'était l'ADN de la jeune Megan alors ça voulait dire... Oui ce n'est qu'en poussant la porte du bâtiment qu'il fit le lien. Mais pourtant, sa partenaire lui avait toujours dit être fille unique et que ça avait été la meilleure des choses vu le père qu'elle avait eu. Il se mit à jouer nerveusement avec ses mains : comment lui annoncer ça ?! Il la rejoignit et s'installa à ses côtés.

Les battements du coeur de Maÿlis accélèrent légèrement en voyant son partenaire entrer dans la pièce. Bien entendu elle n'avait rien à se reprocher mais justement, c'est ça qui la stressait d'autant plus. Comment, bon sang de bon soir, avait-on pu trouver son ADN sur les lieux, un endroit où elle n'était jamais allée qui plus est ?! Elle avait tourné le problème dans tous les sens et la seule solution qu'elle avait pu trouver était une erreur de manipulation mais là encore, qu'est ce qu'un échantillon de son sang aurait foutu au labo ?! Elle fit un petit sourire crispé à David. Elle n'arrivait pas à savoir si ce sourire était un sourire qui ce voulait rassurant ou si c'était de mauvaises nouvelles qu'il apportait. Il lui prit alors la main et y déposa le badge de la jeune femme, refermant sa main dessus.

-Tu es plus dans le coup.

Sans un mot, elle lui sauta au cou, passant ses bras derrière sa nuque, remplie de joie. Elle lui embrassa le coin des lèvres avant de se reculer, de peur qu'on les surprenne et elle raccrocha son badge à sa ceinture. Il lui tendit ensuite son glock qu'elle remit dans son holster.

-Merci, mais pourquoi avoir l'air si soucieux ?
-Viens, se contenta-t-il de répondre en se levant.

Il la conduisit dans une autre pièce, plus agréable, l'une de celles où on accueillait des visiteurs tels que les témoins qui aidaient sur les enquêtes. Il lui apporta un thé avant d'aller chercher Megan. Il lui semblait en effet qu'il était dans son devoir de présenter les deux jeunes femmes d'autant plus que Maÿlis ne le lâcherait pas tant qu'elle n'aurait pas eu une explication.

David ne manqua pas de voir combien était déconcertée Megan mais il parcourut le couloir en silence ne sachant que dire, ou plutôt comment le dire. " Re bonjour Megan je viens d'apprendre que vous aviez une soeur, et vous ça va ?" Ca ne le faisait pas trop n'est-ce pas ? Il lui tira la chaise pour qu'elle puisse s'asseoir en face du lieutenant Heat puis s'assit de l'autre côté de la table pour avoir la possibilité de voir leurs deux visages.

-Qui est-ce ? Demanda Maÿlis qui était elle aussi complètement larguée, ne comprenant pas à quoi allait mener cette rencontre.

Il se mit à croiser les mains puis à les décroiser, signe qu'il était nerveux. Sa partenaire qui le connaissait mieux que personne, à part sa plus proche famille, le nota mais ne dit rien, attendant qu'il parle. Mais pour que ça le mette dans cet état, ça devait être vraiment important voire grave.

-Maÿlis, on a cru trouver ton ADN dans la boutique mais en fait c'était un prélèvement de sang provenant de Mlle Slowny ici présente. L'échantillon était partiel mais suffisant pour être relié à toi. Mais cette confusion signifie que vous êtes demi-soeurs.

David avait demandé une comparaison avec deux profils complets mais il n'y avait pas assez de matériel génétique commun pour que ce soit réellement des soeurs, enfin que leurs deux parents soient les mêmes. Il se tourna vers les deux jeunes femmes, les dévisageant tour à tour, s'attardant à trouver des expressions choquées, en manque de compréhension de ce qui se passait, perdues.

Les yeux de Maÿlis s'arrondirent comme des soucoupes. Elle savait que c'était sérieux mais elle ne se serait jamais imaginé un truc comme ça. Elle n'en revenait pas, comment pouvait-elle avoir une soeur ? Mouarf la réponse était quasi évidente. Ce qui lui faisait encore une raison de plus de haïr son père, comme si elle n'en avait pas déjà assez ! Elle pouvait rajouter l'adultère à la liste des crimes commis. Le jour où elle le choperait celui-là, il regretterait d'être né. Ses poings s'étaient serrés sous la table. Alors en plus d'avoir battu sa femme au point qu'un jour il l'avait tuée, il l'avait trompée ! Si seulement il l'avait quittée pour aller se taper toutes les autres femmes qu'il voulait... Sa mère serait toujours envie. Elle dut prendre sur elle pour pas que des larmes affluent et coulent sur ses joues. Elle devait rester digne, au moins tant qu'elle serait en présence de cette inconnue avec qui elle partageait un père ignoble. Quand elle ne serait plus qu'avec David par contre...

-Quel âge avez-vous ?

Elle avait pris sur elle afin que sa voix ne tremble pas et qu'elle ne laisse pas paraître tous les sentiments qui l'habitaient. Sa nervosité transparaissait déjà dans le fait qu'elle tapote la table, arrête, se mette à se triturer les mains et autres gestes nerveux.

Megan paraissait plus jeune qu'elle, enfin c'est c e qu'il lui semblait Ca voudrait dire qu'il l'avait trompée après sa naissance. Rien que d'y pensait ça la révulsait, un passage aux toilettes allait finir par être indispensable à force de penser à ce type qui n'était même pas un homme selon elle. En tout cas il ne méritait pas qu'on le qualifie d'être humain