Au détour d'un parking [Jack] [Terminé]

Un verre d'eau. Génial. Ce n'était pas trop demander donc ça allait. Et le summum, c'était de défaire ses poignets pour que ses mains soient libres. Ce n'était pas trop demander non plus. Hallelujah ! Au moins, il pouvait se masser les poignets rougis. Au diable tout ça... Mais … malgré ça, la fliquette avait remarqué son couteau suisse et elle se prit un malin plaisir à le ramasser. Normal, elle n'allait pas le laisser sous la chaise, comme ça, comme si de rien n'était. Le contraire, ça serait étonnant. Et vu son regard qu'elle le lui lançait, ça voulait dire pas mal de choses.

La suivant du regard, elle s'installa devant lui et sortit son portable, tout en jouant avec. Ouais, elle voulait le narguer ? Mais c'était normal après tout de savoir qui il voulait appeler, non ? C'était un de ces jokers... Et elle voulait sûrement voir à quoi il voulait jouer ou quoi ! S'il continuait son cinéma... Et bien sûr, elle pensait qu'il voulait appeler sa petite amie, et tout ça. Ouais, quand même. Cette blague était dépassée, hein ? Il n'était pas assez idiot...

Oh ! Tout de même ! Vous n'avez rien trouver de mieux ?

Ouais, c'était bon de blablater ce genre de conneries.

Oh ne vous inquietez pas pour ma moto....

Ouais, il pourrait demander à Maria d'appeler des personnes pour récupérer son véhicule. Quoique la fourrière devait être fermé à ces heures-ci, il devrait la récupérer le lendemain.

J'aimerais appeler mon boulot, si c'est bien sûr possible... répondit-il sérieusement et en même temps exaspéré par la situation. Autant les prévenir que je ne serais pas à l'heure... Je suis barman au Cozzy's.

Un des bars les plus réputés de la ville, donc.

Elle posa le téléphone sur la table et le dévisagea. Il avait parlé avec sérieux. Cet homme avait au moins un boulot, peut-être que celui-ci tout compte fait ne dépasserait pas la fraude du paiement du stationnement. Elle attrapa son formulaire et se trouva bête. Depuis le temps qu'elle l'avait sur le dos elle ne savait toujours pas comment il s'appelait.

-On commence par remplir ça et je vous laisserai téléphoner ensuite. Votre nom ?

Elle avait déjà rempli la case profession puisqu'il venait de lui dire. Le nom du dit bar lui semblait familier... Elle réfléchit l'espace d'un instant et ça finit par faire tilt : c'était un bar assez renommé situé dans Manhattan, dans un quartier d'ailleurs assez côté. Maÿlis releva les yeux vers lui attendant sa réponse pour la gribouiller sur le papier avant de passer à la suite : le récit des faits. C'est elle qui le ferait et lui n'aurait qu'à signer, approuvant le récit. Enfin il n'aurait qu'à signer.. Non il aura toujours une amende à payer ensuite. Et c'est pas son banquier qui allait apprécier, ça c'était clair. Surtout s'il était barman, ça avait beau être un bar qui tournait plus que bien, même excellemment bien, il ne devait pas non plus gagner une fortune. Le gérant du bar lui par contre... Elle avait aussi conclu de la situation qu'au fond il ne devait pas être pressé d'avoir son patron à l'autre bout de la ligne car il risquait de se faire engueuler pour son manque de ponctualité. Alors que les pensées défilaient, ses yeux se posèrent sur le verre vide.

-Si vous avez encore soif, j'irai vous remplir le verre pendant que vous téléphonez.

Comme il semblait s'être calmé, elle s'était quelque peu radoucie. Faut dire, quand elle n'était pas exposée à un soleil brûlant elle était beaucoup plus conciliante, mais l'élément décisif restait le fait qu'il se soit calmé. Elle espérait que ça allait durer jusqu'à ce qu'il quitte le commissariat.

Oh que ça allait être magique. Un simple nom et hop, c'était le mot mystère pour accéder au téléphone. Que c'était marrant... Même s'il avait envie de faire encore des blagues salaces pour l'enquiquiner, ça ne l'aidera pas à sortir de l'auberge et à sortir plus vite. Qu'est-ce qu'elle serait prête à faire ? A lui remettre les menottes ? Une nuit en cellule ? Ca serait encore pire. Il prit son verre d'eau, depuis le temps qu'il était sur la table, ça n'allait pas se boire tout seul et comme le Jack avait la gorge un peu sèche, il but une bonne gorgée avant de reposer son verre, et ainsi répondre ce qu'il avait à répondre :

Jack Rider.

Ce nom, elle n'aurait qu'à le taper sur l'ordinateur pour voir un peu ses antécédents – s'ils y étaient toujours par ailleurs, car ça datait de son adolescence... quand il était mineur, quoi ! Après tout, les flics savaient bien tout, quand on passait le permis, si on se mariait ou si on divorçait... Avec tous ces papiers civiques de nos jours... Une chose positive, elle ne l'avait pas fouillée pour voir ce qu'il avait dans les poches et dans son porte feuille... Là, elle aurait là aussi tous les infos à savoir sur lui, du genre les dernières choses qu'il avait acheté et qu'il avait sûrement deux ou trois préservatifs qui traînaient par là, dans un petit coin.

Au moins le fait qu'il se soit plus ou moins calmé, ça la faisait radoucir. L'humeur, ça faisait toujours un effet boomerang... C'était vrai, non ? Toujours contagieux. Un sourire présent, forcément, il y a réponse... Quand on fait la gueule, pareil.

Ca sera trop aimable...

Disait-il ça, sans ironie. Ou presque. A voir comment elle le prenait. En tout cas, il avait ce petit sourire qui pouvait agacer bien certain. Bon alors, quand est-ce qu'on commençait ?

On ne peut pas raccourcir ? Disant juste qu'on a un peu réagi au stade de la colère ?

Hey, mais oui, c'était qu'il essayait de négocier le bonhomme et non, il ne s'excusait pas. Du moins, ouvertement. Il était trop orgueilleux pour avouer quoique ce soit.

Son stylo remonta jusqu'à la première ligne où un blanc était laissé pour mettre le nom de la personne incriminée. Elle gribouilla le nom, de toute manière le tout serait informatisé par ses soins, du coup tant qu'elle arrivait à se relire c'était la seule chose qui comptait. Elle souffla un "Merci" à sa réponse. Qu'est-ce que c'était plus agréable lorsqu'il y mettait du sien ! C'était surtout pour avoir arrêté d'y mettre de la mauvaise volonté qu'elle le remerciait, pas tant d'avoir dit son nom, ça elle aurait pu le savoir juste en fouillant son porte-feuille qu'il avait très certainement sur lui. Bon techniquement elle n'avait pas vraiment le droit : il lui aurait plutôt fallu une commission rogatoire pour ce genre de fouille, à moins d'être certaine de trouver quelque chose d'illicite sur lui. Mais entre ne pas payer un parcmètre et être un dealer y avait quand même un grand pas à franchir. Et puis fallait qu'elle soit honnête avec elle : il n'avait pas une tête de shooté, au contraire il semblait plutôt même bien s'entretenir physiquement. Elle baissa les yeux vers sa feuille de papier ne voulant pas qu'il pense qu'elle le matait bien que si elle avait été honnête elle aurait reconnu qu'il n'aurait pas eu complètement tord. Son visage était décidément agréable à regarder... Mais son caractère suivait pas... C'était pas son genre !

Elle ne put s'empêcher de sourire lorsqu'il lui répondit pour le verre : son ton était moins sec et du coup elle y décelait moins d'ironie. Certes la manière de tourner sa phrase présentait encore de l'ironie mais il se calmait réellement. Elle sourit intérieurement, elle avait su s'imposer et il avait compris que la seule manière de sortir de là au plus vite c'était de faire profil bas et même de coopérer.

-Oh je n'en ai pas pour longtemps.

Elle s'appliqua pour toute la partie qui concernait le récit des faits afin qu'il puisse la relire sans trop de difficultés et ainsi il n'aurait plus qu'à signer. Lorsqu'elle eut fini elle reboucha son stylo et fit glisser la feuille jusqu'à lui, tournée dans le bon sans avant de lui tendre son stylo.

-Je vous laisse lire et signer. Vous aurez un exemplaire et vous avez deux semaines pour payer l'amende.

Elle se cala au fond de son fauteuil attendant tranquillement qu'il signe.

Cool si elle n'en avait pas pour longtemps... Et puis après tout, il n'aurait peut-être pas besoin d'appeler sa patronne pour lui annoncer qu'il était en retard. Il ne savait combien il était là. Une heure ? Deux heures ? Trois jours ? Quand même, il ne fallait exagérer. Jack contempla alors la fliquette – dont il ne savait toujours pas son nom – en train d'écrire son petit récit.
« Allez, tu ne peux pas écrire plus vite ! » pensait-il. Ouais, qu'elle passe en mode formule 1. Elle était concentrée. Malgré le fait qu'elle montait vite sur ses grands chevaux, elle avait un joli visage, Elle semblait bien l'air d'être une personne soucieuse de bien faire son boulot. Si ce n'était pas le cas, non ? Du genre comme elle le lui avait expliqué un peu plus tôt dans la voiture, elle n'aurait pas dû s'occuper d'une telle chose avant l'autorisation du procureur... L'enquête devait lui tenir à coeur pour une telle réaction. En effet. Mais au moins c'était certain qu'elle allait retenir la leçon, sinon mégarde à Jack... Ca serait dommage qu'ils se recroisent dans les mêmes circonstances. Jack n'était pas prêt à repayer une place de parking. Les flics pourront rêver...
Mais halelujah. Oui, la fliquette finit rapidement d'écrire avant de tourner la feuille vers lui... D'ailleurs, à l'entête, il y avait une case où était marquée le nom du policier qui arrêtait...

Agent Maÿlis Heat, hein ? Fit-il d'un petit demi-sourire. Ca me fait penser que j'ai un petit creux...

Ah oui, on lui avait dû faire on ne savait combien de fois, celle-là hein ! Et non, ces paroles n'étaient pas portés à double sens, et à confusion... Non non, qu'on le prenne pas comme ça... Oh non! non! non!Mais passons, qu'il se mette à lire tout ça, et à avoir s'il allait signer, et s'il allait payer ces 500$ dans les deux semaines à venir. S'il ne payait pas, ça sera quoi ? Evidement, il ne ferait qu'empirer les choses. Malheureusement... Dans cette put**n de feuille, elle avait bien sûr résumé ce qu'il s'était passé... La cause de la contravention, la réaction de Jack très … arrogante et démesurée... et.... Bref, il devait bien signer. Il prit le stylo et signa...

Et voilà ! C'est bon, je peux partir ?

Et puis il jeta un coup d'oeil à son couteau suisse...

Et puis-je récupérer mes affaires personnels ? Fit-il en sous-entendant bien le couteau...

Elle releva les yeux vers lui, surprise. Elle n'aurait pas pensé qu'il s'attarderait à regarder comment elle s'appelait. Bon elle devait avouer qu'elle était tout sauf étonnée d'une telle vanne. Il n'était pas le premier à lui faire et ne serait sans doute pas le dernier à lui faire. Qu'il ait dit ça ne faisait que renforcer son impression qu'il avait les moeurs un peu trop légères. Son regard s'ancra dans le sien et elle se pencha vers lui de manière à être assez proche voire même très proche de son oreille.

-Quel dommage que moi je ne sois pas en appétit du tout, vous n'avez pas idée à quel point vous auriez pu aimer...

Elle recula un petit sourire en coin, elle aussi. Elle était définitivement bien contente d'avoir pu mettre ce PV : la fin de journée avait été bien plus amusante que les trois derniers jours dans leur intégralité ! Elle attrapa la feuille, lui donna la partie qu'il devait présenter en venant payer l'amende et après avoir repoussé le couteau suisse vers lui elle gagna la porte. Ses cheveux qu'elle avait détachés après la douche dansaient sur ses épaules.

-Oui, vous pouvez partir M Rider.

Elle franchit le seuil sans un mot de plus, son PC l'attendait avec un rapport à taper qui lui prendrait la demi-heure de boulot qui lui restait. Plus de procès-verbaux à mettre ! Libération pour Maÿlis qui allait retrouver ce qui était vraiment son boulot !

Oh, mais c'était qu'elle avait de la répartie. Bon ça, il l'avait déjà remarqué depuis leur rencontre. Mais elle n'avait pas trouvée autre chose pour le narguer. Ben tiens... Jack eut un petit sourire narquois, face à ça, tout en la regardant s'éloigner de lui, s'étant rapprocher pour lui dire ça... Oui, elle le narguait bien.

Oh oui ! Quel dommage ! Quel dommage aussi pour vous... Vous aurez bien pris votre pied !

Ah ouais ! Mais peut-être qu'elle le prenait déjà en le narguant ainsi, mais alors, il lui en faudrait bien peu. Ben voyons ! C'était très petit, tout ça.

En tout cas, tout prenait fin et ouf, heureusement. Il avait pu récupérer ses affaires, plus cette amende à la con. Il faudra qu'il demande une avance de 500$ sur son salaire. Oui, ça allait être Maria qui allait être contente et qui lui passerait un savon en lui disant : « Pourquoi t'as pas payé le parking ? ». Ouais, Jack qui penserait trouver du soutien en se plaignant, ben il se ferait casser de haut en bas. Et euh, oui, il n'allait pas s'en vanter non plus de s'être mal conduit face à la fliquette : Miss Heat. Ouais, il ne put s'empêcher d'esquisser un léger sourire face à ce nom...

Il ne fit à peine attention à cette flic qui sortait, cheveux détaché, décontracté hors de l'uniforme. Ce n'était pas elle qui le préoccupait maintenant, c'était de partir d'ici... Même pas la peine de se dire « au revoir » !

Trop aimable !

Ouais, Partir : Partir ! Trop cool !En parlant de sa patronne, il n'avait pas pu l'appeler. Là, il aura le temps de l'appeler qu'avec son portable, vu qu'il était libre. Il sortit alors de cette put** de salle, et quelques couloirs plus loin, il avait pu enfin respirer l'air frais – mais pollué – de la big Apple... Et à pied. Oui à pied maintenant qu'il se trouvait sans véhicule. Il sortit son portable et composa le numéro du bar pour alors prévenir Maria qu'il avait eu un pépin et qu'il serait à la bourre... Maria l'assura qu'ils avaient une nouvelle employée donc on pourrait se passer de ses bras pour quelques heures. Bon, ça allait. Deuxième appel, la fourrière... Il ne pourrait que récupérer sa moto que le lendemain. Il ne restait plus qu'à prendre le métro... Super!

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