Tomber d'un nuage, ça fait mal [Maÿlis - Terminé]

Tomber d'un nuage, ça fait mal

MAŸLIS HEAT - JACK RIDER

Il y avait des jours où la vie semblait parfaite. Oui, parfaite. C'était le paradis sur terre quand on s'offrait des nuits pareilles et inoubliables, et des nuits sans nom... Ouais, même si le lendemain, ou dans les jours qui suivaient, il ne souviendrait même plus des têtes ou des prénoms mais quelle importance si on n'oubliait pas la fougue que c'était, les corps à corps en folie. Et là, c'était vraiment la perfection avec cette tigresse d'une nuit, où elle avait pris plus ou moins les devants, rien de mieux pour innover … Ouais, comme si faire l'amour dans la douche était peu commun.

Sur ce, c'était un matin où il se réveillait avec un sourire aux lèvres... Après une bonne nuit de sport, on ne pouvait être que bien... C'était en passant une main sur son torse, en se grattant légèrement qu'il se réveilla... Il s'accouda pour regarder à côté de lui et le lit était vide. Il n'y avait personne. Attendez, il avait vécu un rêve, ou quoi ? Ce bout de femme avait été un rêve. C'était le cas de le dire. Il lâcha un soupir. Il fallait croire qu'elle et lui étaient pareils alors ? Car si ça aurait chez elle, il aurait sans doute agi de la même manière, il se serait enfui à l'aube. Comme quoi, ceux qui se ressemblaient s'assemblaient, ou presque.

Il se leva alors de bonne humeur, à avoir un bon petit déjeuner rien que pour commencer la journée... Il s'habillait, mangeait... Le jour était ensoleillé, tout allait bien. C'était un temps à se promener et à sortir. Sur ce, il récupéra sa veste où normalement, son portefeuille était censé être dedans. Il ne prit même pas le temps de vérifier s'il avait tout et pourquoi faire ? Sa carte bancaire et son argent n'allaient pas se faire la sauvette, ils n'avaient pas de pieds et n'avaient pas de cerveau pour se dire : « tiens, si on allait faire chier ce bon vieux Jack et se cacher sous le canapé !». Il récupéra en même temps ses clés de moto, prêt à faire un tour... Même si ce n'était pas dans la circulation New Yorkaise qu'était le mieux pour rouler et prendre plaisir... D'ailleurs, en voulant se garer sur un parking pour aller se faire un peu de course... Il vit le flic là-bas... Et en réalité, euh.. ça décourageait même de se garer sur le parking. Oui, car la dernière fois, si c'était pour se prendre le bec avec car il n'avait pas payé la place de parking et si c'était pour se faire emmener au commissariat... il n'y avait rien de mieux pour perdre du temps, comme s'il avait que ça à faire. C'était même pas comparable à Disneyland... Bon, il roula un peu plus loin et avait trouvé un endroit où se garer sans avoir besoin à payer.
Arrivant à la superette... il récupéra ce qu'il avait besoin : pack de bière, viande, … Le minimum de choses tout de même pour que ça rentre sur sa moto. Et évidement, il fallait qu'il fasse la queue à la caisse... Il y avait une vieille mémé devant et elle ne bougeait même pas son cul. C'était du deux à l'heure. Niveau galanterie ou gentleman, Jack pourrait venir à son aide, de bon coeur mais il était plutôt intéressé par le magasine qu'il avait récupéré. Il y avait un bon article sur les reproductions des crevettes... Euh tout de même, il ne fallait pas déconner, il y avait beaucoup plus intéressant que ça... du genre sur les motos de route. Heureusement, bien que le temps soit passé un peu lentement, c'était autour de Jack... Et au moment où les articles avaient fini de passer devant la machine, c'était le moment de payer : 30$. .. Il sortit naturellement son portefeuille.. et... qu'est-ce qu'il se passe ? Il n'y avait pas sa carte bancaire... Il n'avait pas non plus quelques billets ? Non, que dalle. C'était quoi cette blague ? Ce n'était pas tombé au fond de sa poche. Non, même pas. Et meme dans les poches de son pantalon. Même pas... Voilà comment se retrouver comme un con. Jack s'excusa de faire perdre autant de temps et bref, finit par s'en aller et les mains vides, c'était le cas de le dire...
Bon, ce n'était pas possible que ça lui arrive. Il aurait dû vérifier avant de partir... Il monta sur sa moto et revint alors chez lui, pour vérifier si ce n'était pas sur sa commode ou truc dans le genre. Il avait payé son verre à la boite de nuit, la veille... Donc normalement, il était censé avoir tout sur lui. Il aura beau retourner tout son appartement il ne trouvera rien. Evidement, quand on perdait ce genre de chose, on pensait en premier son appartement, tout ça... Et.. Là, ding dans sa tête. Ce n'était pas cette jeune femme de la veille qui l'avait dépouillé ? Non, il ne devait pas aller jusqu'à cette conclusion... Jack se frappa la tête contre le mur. Qu'il était con. Non, il ne pouvait venir à cette réalité. Et il devait faire quoi maintenant ? Aller chez les poulets ? Alors qu'il ne pouvait pas les voir en peinture ? Il était dégoûté d'un coup... Il n'avait aucun moyen de recontacter la demoiselle et quoique ce soit... Bon, ben... on n'avait pas trop le choix, non ? Pour ensuite voir avec sa banque pour refaire en quelque sorte ses papiers car bien qu'il n'avait aucun moyen de paiement, il n'avait pas plus de carte d'identité, en plus. Jack était maudit.

Sur ce, il reprit la moto et prit la direction du premier commissariat... Il n'osait même pas rentrer à l'intérieur, préférant faire les cents pas. Là, soudainement, il avait honte... Comment leur expliquer la situation qui serait sans aucun doute comique pour eux ? Il n'y avait rien de mieux pour attaquer son égo. Jack se mit à s'arrêter et faisait une de ces têtes. Il avait presque envie d'en pleurer, tellement... tellement c'était du lourd, à devoir penser à ça... Se faire dépouiller par une nana qu'il ne connaissait pas, un coup d'un soir... Rien qu'à cette idée... M**de !

Bon, il n'allait pas rester sur la place à admirer le bâtiment de police... Il finit par rentrer dans les lieux et alla à l'accueil...

Bonjour... Ca serait pour faire une … déclaration … de... vol...

Carte d'identité, Monsieur..

Et blabla..

Euh justement...

Oui, il n'avait plus rien,... Euh oui... Soudainement, comment devenir … personne ? Hein ? Sans carte d'identité, ni carte bancaire pour prouver quoique ce soit... Et surtout comment se trouver con... Mais Jack ne pouvait s'empêcher de s'énerver d'un coup.

Et comment je fais maintenant ? Vous allez me le faire ce procès verbal ? Envoyez-moi quelqu'un!!! cria-t-il.

Oh, s'il fallait faire un scandale, il en allait en faire un.

C'est très tôt que c'était levée Maÿlis pour commencer la journée. De toute manière, son sommeil n'en n'avait pas réellement été affecté puisqu'elle n'avait pas réussi à dormir de la nuit. Plein de questions tournaient dans sa tête. Même si elle était allée dormir chez David, la jeune femme n'était pas rassurée. Comment avait-il su où elle habitait ? Depuis quand était-il en ville ? L'espionnait-il ? Savait-il ce qu'il en était de sa vie sentimentale et connaissait-il par conséquent l'adresse qui lui avait servi de refuge ? Que voulait-il vraiment ? (car oui elle ne le croyait toujours pas sincère) Elle avait beau tout retourner dans son esprit, elle ne comprenait pas. C'est avec compréhension que Boucles d'or l'avait accueillie et accepté de faire chambre à part même s'il ne savait pas tout. Ne sachant pas si ça pouvait le mettre en danger ou quoi, elle ne lui avait pas dit que ce n'était pas seulement des cauchemars mais qu'elle l'avait revu. Elle prenait le risque qu'il le vive très mal, puisqu'il serait très certainement rapidement au courant. Elle avait passé une alerte donnant son signalement afin que tout flic croisant sa route l'arrête ou du moins essaye de le faire. Pourquoi le prendrait-il mal alors que c'est seulement pour le protéger qu'elle me faisait ça me direz-vous ? Et bien tout simplement, il pourrait lui reprocher un manque de confiance. Mais la situation était plus que délicate. Elle même qui avait d'habitude tout sous contrôle ne savait pas du tout la gérer. Et elle savait que David ferait tout pour le retrouver et ça se passerait sans doute très mal si les deux hommes se croisaient.

Enfin bref, tout ça pour dire qu'elle n'avait quasiment pas fermé l'oeil et qu'elle partait au boulot plus tôt afin de voir le psy qui travaillait en collaboration avec eux au besoin. L'heure ne fut pas très productive car c'était très difficile pour elle d'arriver à mettre des mots sur ce qu'elle ressentait, ses craintes et tout ça. Mais à force de questions, ils avaient petit à petit avancé.

C'est crevée qu'elle ressortit de son bureau, il n'était que 8h30 mais subir une sorte d'interrogatoire dans un fauteuil c'était pas trop son truc. Surtout quand ça touchait sa vie personnelle. Elle contacta deux trois responsables pour savoir si son père avait été repéré mais elle fit chou blanc partout. Elle finit de la paperasse qu'elle n'avait pas eu le courage de finir la veille au soir et alla porter un dossier aux archives. Ca lui occupa une bonne petite demi heure (le temps de faire les formalités avec le responsable etc ) pendant lesquelles elle ne cessait de penser à son père. Vivement qu'elle ait une enquête, de quoi s'occuper la tête pour ne plus penser à lui. Elle soupira en remontant dans l'ascenseur. Elle ne croyait pas si bien dire pourtant !

Lorsqu'elle entra dans le hall, son attention fut tout de suite retenue par un gus qui faisait des pieds et des mains à l'autre bout de l'entrée, auprès de la personne responsable de l'accueil des civils et des visiteurs. Elle s'approcha et le reconnaissant se demanda ce qu'il pouvait faire là. Un sourire en coin apparut sur ses lèvres. Limite si ce n'était pas du sadisme. Elle pourrait le pendre par les pieds dans la salle secrète de torture au sous sol du commissariat. Ca allait l'occuper tiens ça et elle penserait un peu à autre chose.

-Rider suivez moi !

Direction son bureau où elle pourrait déjà savoir ce qu'il pouvait bien foutre là lui qui semblait ne pas supporter les forces de l'ordre. Ensuite elle verrait ce qu'elle faisait de son cas....

Ben il fallait croire que dans ce poulailler, Dieu existait toujours. Même après le scandale qu'il venait tout juste de faire, on venait répondre à ses prières. Ouais bon, il fallait croire que.. peut-être l'Enfer existait quand il remarquait la personne qui venait tout juste l'interpeller : Heat. Ben ouais, Heat, puisque là, il devait avouer qu'il venait de se faire appeler avec.. classe et dignité.

Ah ! Enfin ! On décide d'entendre mes prières !

Il se tourna vers cet agent qui s'occupait de l'accueil.

C'était pas compliqué ! Lui fit-il sarcastique.

Sur ce, ne se faisant pas plus attendre, il suivit la demoiselle jusqu'à son bureau, où là, c'était certain qu'il n'attirerait pas le regard de tous ces flics après l'avoir entendu gueuler. Mais est-ce qu'il réalisait en ce moment même que... celle qui allait relever sa plainte n'était autre que Maÿlis et que là, soudainement, il avait l'impression que ça allait partir en couilles vu les circonstances et les préjugés qu'ils portaient à l'égard de l'un et l'autre... ?! Mais peut-etre que... Jack devait avouer que Maÿlis faisait tout de même bien son boulot... Bon, sauf peut-etre pour l'amende qu'elle lui avait mise, mais en tout cas, pour l'avoir disculpé pour le meurtre de Faith.. Mais elle ne l'avait pas appelé pour le prévenir et l'avait laissé mariner. Enrageant !!! Mais sa mère à Jack allait très bien en tout cas. Bien sûr, c'était ironique ! Enfin, ce n'était pas maintenant qu'il retournerait à Buffalo pour aller la revoir. Bref, sur ce...

C'est un plaisir de vous voir, Heat...

Et ce.. sans vraiment d'ironie, ou presque... et arrivé au bureau de Maŷlis, à vrai dire, Jack faisait légèrement un peu moins le malin. Il faisait une de ses tronches... Hum.. Comment dire ça ? Comment expliquer la situation, et surtout à elle ? Il fit une légère moue et limite s'il ne restait pas planter là, comme un idiot.

Sans un mot, bien qu'elle ait déjà une raison de le reprendre, elle gagna son bureau, lui tint la porte qu'elle ferma sèchement derrière lui. Non elle n'était pas de mauvaise humeur, pas du tout même. Mais bon il allait la sortir des sombres pensées qu'elle ressassait depuis qu'elle avait essayé de se coucher. Elle lui fit signe de s'asseoir et elle-même alla attraper un bloc note rangé dans l'une de ses étagères. Une fois placée derrière son bureau, elle regarda Jack droit dans les yeux et lui lança :

-Lieutenant, c'est lieutenant Heat.

Qu'il l'appelle encore une fois ainsi et il allait voir ce qu'il allait voir. Lui était juste "Rider", c'était pas sa faute. Elle par contre ce n'était pas le cas, donc elle attendait qu'il n'oublie pas cette fonction à placer devant son nom de famille. Maÿlis s'assit donc, ouvrit le bloc, sortit un stylo et les coudes appuyés sur le bureau, se pencha vers lui pour entamer ce procès verbal qu'il semblait tant réclamer.

-Je vous écoute.

Mais elle était loin d'imaginer combien ça allait être difficile pour lui. Certes il n'était pas le premier idiot à qui ça arrivait mais en cet instant il allait devoir ravaler sa fierté d'homme chasseur de femmes pour pouvoir avouer qu'il s'était fait avoir en beauté. Il devait surtout penser à son propre cas et à son humiliation. Enfin bref, ça elle n'en avait pas encore conscience et du coup elle ne put s'empêcher de le bâcher. Remarquer ça devenait une habitude entre eux.

-Je vous préviens que si c'est pour porter plainte contre un policier qui vous a mis une amende je vous la double pour m'avoir fait perdre mon temps.

Ouais ça allait pas l'aider ça, le pauvre barman. C'était comme si c'était impossible qu'il soit devenu une véritable victime. Enfin vous me direz, il l'avait un peu cherché à force de coucher avec des inconnues. Et comme Maÿlis avait besoin d'un défouloir vu comme sa vie personnelle était compliquée en ce moment.... Tout ça pour dire qu'il était arrivé au mauvais endroit au mauvais moment....

Lieutenant Heat, hein ? Qu'est-ce qu'il pouvait s'en foutre !? Car intérieurement, ce n'était qu'un grade, un titre … Au diable ! Pourquoi les gens tenaient tant à leur grade ? Pour avoir le respect ? Pour qu'ils se sentent légèrement supérieurs ? Quelle importance ! Ca n'allait pas lui faire revenir ses pièces d'identité et son argent. Sur ce, il s'assit sur le siège, face à Maÿlis. Etrange, non ? Il fallait vraiment qu'il se fasse piquer des trucs pour se retrouver dans une telle situation ? Damned ! C'était à en pleurer... Dieu s'acharnait sur notre p'tit homme préféré ! Mais en tout cas, il avait toute l'attention de la jeune femme qui prenait du temps pour l'écouter. Sérieusement... Elle aurait très bien pu le laisser marine à l'accueil à s'énerver comme un four à micro-onde... Mais elle s'amusait peut-être à la foutre en garde.

Hum.. Si c'est pour m'accuser de meurtre pour la suite pour vous payer ! Ca me va très bien !

Non, il n'était pas du tout ironique mais si c'était pour qu'on lui lance direct des piques de la sorte, ça ne pouvait que l'énerver, d'autant plus ce qu'il avait à dire n'était pas simple...

On m'a volé … mes papiers et ma carte bancaire.

Bon après, le peu de billet qu'il avait sur lui, il s'en fichait pas mal mais bref.. Là, il avait bien commencé son histoire mais le plus dur était à suivre et c'était lui expliquer comment on lui avait fait ça... Bon, s'il pouvait lui sortir comme genre d'excuses que, il s'était piqué le porte feuille dans le métro par un pickpocket... Et peut-être qu'il aurait préféré ça pour que son égo ne soit pas plus touché que ça... Arh, que c'était dur de se dire, de s'avouer de s'être fait rouler par une tigresse... Bref, évidement, Maÿlis allait lui demander comment était-ce possible... Jack resta quelques secondes silencieux, comme s'il avait un problème à la gorge... Un chat, peut-être ?

Une fille... Cette nuit.

Tellement que ça lui faisait mal au cul que cette histoire, il n'arrivait même pas à faire une phrase complète.

Elle haussa un sourcil. Sa répartie semblait quelque peu plus fade que lors de leur dernière rencontre. Ce matin là c'était elle qui avait rabaissé sa fierté, abaissé ses barrières en quelque sorte. En effet, après l'incident du métro, elle s'était rendu compte qu'elle avait un bien qui lui appartenait en sa possession. Maÿlis était alors allée lui rendre et avait dû le remercier, prendre sur elle pour y arriver mais elle l'avait fait. Le remercier d'avoir aidé les secours à la tirer du pétrin dans lequel ils s'étaient retrouvés avec Marwan. Bon elle n'avait pas rabaissé sa fierté jusqu'à dire qu'elle lui devait la vie, fallait pas exagérer non plus ! D'autant qu'elle avait déjà tiré le barman d'un sacré pétrin lorsqu'il s'était fait attaqué par le frère fou de la victime de l'enquête sur laquelle elle était à ce moment là. D'ailleurs c'était à ça qu'il faisait allusion puisqu'il avait été le suspect premier pour le meurtre de la jeune femme. Mais là c'était lui qui était venu, de lui-même donc à moins qu'il ne confesse quelque chose, il n'y avait aucun risque pour qu'il soit accusé de meurtre.

Un vol ? Son portefeuille ? C'était tout ?! C'est presque déçu que Maÿlis était là tout de suite. Elle qui y avait une histoire dans son bar ou quelque chose dans le genre, oui elle allait devoir ronger son frein car ça ne semblait pas très palpitant. Bon il n'avait pas parlé de portefeuille mais elle devinait qu'il ne se baladait pas avec toutes ses cartes en vrac dans les poches de son jean ou de sa veste. Elle gribouilla ce dont il s'agissait sur son calepin et posa la question rituelle de ce genre de cas :

-Que contenait votre portefeuille ? Précisément... Et à quoi il ressemble ?

Ben oui, si un portefeuille était retrouvé par terre et ramené, ils pourraient savoir si c'était celui de Jack et éventuellement faire une recherche d'empreintes dessus pour voir si le voleur n'aurait pas laissé une petite trace par hasard qui pourrait ramener jusqu'à lui. Mais s'il avait été intelligent il aurait mis des gants. Non pas il, elle d'après ce qu'il venait de dire. Elle releva les yeux vers lui, comme il avait regagné son attention. Se pourrait-il que.... Qu'il se soit fait voler par une des minettes qu'il ramenait le soir chez lui. Trop bon. Songea Maÿlis en cet instant. De quoi peut-être lui faire réaliser que finalement c'était peut-être Maÿlis l'autre fois qui avait raison au bar. Coucher avec des inconnues ne ramenait rien de bon. Bon elle ne pensait pas spécialement à se faire détrousser à ce moment là, mais à des choses un peu plus importantes telles que les MST.... Enfin c'était lui qui voyait, mais elle, elle n’irait pas coucher avec un gars comme lui, elle aurait trop peur de récupérer toutes les saloperies de la ville. C'était si facile d'oublier la petite protection.... Ca avait dû lui arriver plus d'une fois. Et puis ce n’est pas vraiment 100% fiable ce tit truc.

-Si vous voulez que je la retrouve, il va m’en falloir un petit peu plus.

Trop bon, limite jouissif oui ! Elle aurait dû éprouver de la compassion pour lui mais étonnamment elle n’y arrivait pas vraiment. Elle était plutôt là, à prendre plaisir à le voir ravaler sa fierté de mal, pour essayer d’expliquer de manière cohérente, ce qui s’était passé. Bon elle n’était pas non plus sadique et vu comme le pauvre barman galérait peut-être que l’aiguiller par des questions précises et en procédant par étapes serait sympa de sa part vous ne croyez pas ?

-Déjà comment s’appelle-t-elle ?

Elle se retint de l’enfoncer en ajoutant un « Si vous le savez du moins ».Elle avait quand même une certaine éthique en tant que flic et même si elle n’en pensait pas moins, elle allait se retenir, ou du moins faire de son mieux, afin de garder pour elle ses bâches. Enfin s’il reprenait de la contenance, là elle ne se gênerait plus, c’était clair et net.

-Est-ce que vous sauriez me la décrire ?

Elle alluma son PC afin de lancer le logiciel qui leur permettait d’établir les portraits robots. Suivant ses indications elle essaierait de faire au mieux pour que ce soit ressemblant. Elle ne put s’empêcher de se faire la réflexion que s’ils avaient passé la nuit ensemble elle devrait être capable de lui décrire la jeune galloise en long, en large et en travers. Enfin après c’était à lui de voir s’il voulait retrouver ses biens et pour ça il devait accepter de jouer le jeu !

Que contenait le porte-feuille ? Jack tombait pratiquement des nus. Il avait envie de lui répliquer une pique du genre « ben toute ma vie » ou encore, « ben vous ne le savez pas déjà ? »... Ben oui, le barman se remémora la scène où la demoiselle était venue exprès le chercher à l'aéroport pour l'embarquer, car apparemment Monsieur était accusée de meurtre, enfin, trêves de ces détails car c'était à ce moment-là où elle ne s'était pas gênée à fouiller son porte-feuille et ne s'était pas non plus gênée à critiquer ce qu'il contenait... Bref, il lui sortit son porte-feuille et ce, vide... il le jeta à la table.

Ah ça...

Bref bon, qu'est-ce qu'il lui manquait ? Il ne lui avait pas déjà dit ? Et répondit d'une traite et sans une phrase correcte, c'est-à-dire, sans sujet, verbes... et tout le reste.

Pièce d'identité, carte bancaire, billets de 10 ou 20 dollars... je sais plus...

Bref, c'était certain qu'il fallait qu'il lui décrive un peu plus sur la personne... Vraiment trop aimable de l'aider avec des questions, au moins, elle n'était pas moqueuse sur ces points, même si Jack sentait que ça la démangeait comme ça le démangeait de la titiller et à la faire chier. Il ne savait pas pourquoi mais l'envie l'y était. Pas qu'il y prenait goût, ou non... Mais c'était l'habitude ou peut-être plutôt l'instinctif.

Ha... Hannah ? Quelque chose comme ça... Enfin, un prénom en breton je crois, qu'il voulait dire ça comme ça … voulant dire « grâce ».

Ouais, c'était tout ce qui lui revenait à l'esprit, d'un coup.... Il fallait croire qu'il avait seulement retenu la signification et non le prénom même. Il fallait être fort mais c'était un prénom peu commun, en réalité et il aurait bien dû le retenir, et ben non, ce qu'il avait le plus retenu, c'était la nuit qu'il avait passé, son corps, ses yeux... ses cheveux... Et puis à vrai dire ses dents et ses ongles sur sa peau, c'était son corps à lui qui s'en souvenait avec les marques qu'il avait.

Taille moyenne...

Pour une femme, c'était le cas pour lui … Bref, il reprenait ses phrases sans réellement l'être.

Des cheveux mi-long... Des yeux verts... Tâches de rousseur...

Bon il n'allait pas non plus lui détailler là où elle en avait le plus, non ? Enfin passons... Dans ces moments-là, on voyait bien qu'il n'était pas très bavard... On ne pouvait pas être un peu plus dépité. Mais bon, sa description n'allait pas beaucoup aider... Mais au moins, s'il pouvait récupérer un protocole ou quelque chose pour faire quelque chose avec la banque ou non pour faire « opposition » afin qu'elle ne lui vide pas son compte et en même temps, ça lui fera vérifier s'il avait une assurance contre ce genre de problèmes pour qu'il soit rembourser de ces emmerdes.

Maÿlis regarda surpris le portefeuille tomber sur la table. Elle releva les yeux vers Jack songeant qu’il aurait pu le sortir directement, ça lui aurait économisé de la salive. Elle enfila à un gant et s’en saisit avant de le glisser dans un petit sachet pour l’envoyer à la scientifique pour le prélevé d’empreintes histoire de savoir si elle y aurait laissé une trace. Cela fait, elle se rassit et prit en note ce qu’il lui avait dit. Là aussi elle se retint de tout commentaire en ce qui concernait le fait qu’il ne semblait même pas se souvenir de son prénom. Enfin malgré l’impression de désespoir quant au cas de ce Rider qu’elle éprouvait en cet instant, elle nota les détails, la signification…. En espérant que ce ne soit pas, en plus d’être une fille d’un soir, un prénom d’un soir. Elle aurait pu faire une remarque également du genre « On dirait qu’elle a pris aussi les préservatifs au passage… Surement pour les prochains nigauds qu’elle dépouillera » mais comme elle n’était pas convaincue que ça aide à faire avancer l’enquête, elle ne dit rien, le pensant tout de même très fort. Un doute quant à la carte bleue lui survint. Est-ce qu’avant de courir péter son câble au poste il avait pensé à prévenir la banque du vol dont il était victime ?!

-Vous avez appelé votre banquier pour bloquer votre carte ?

Elle rentra les paramètres de description physique au fur et à mesure qu’elle les lui donnait. Il s’arrêta et le regarda s’attendant à ce qu’il continue mais rien ne vint. Elle se mordit les lèvres. C’était très insuffisant. Mais il avait gardé le nez entre ses seins toute la soirée ou quoi ?! Mais là encore elle se retint de l’enfoncer par une remarque assassine. Elle était dans la peau de flic là, c’était le boulot qui passait en premier.

-La couleur des cheveux ? Frisés ou raides ? Petit nez ou gros pif ? Une fossette ? Une cicatrice quelque part ?

Elle espérait pouvoir l’aider de cette manière à rassembler des éléments afin qu’elle obtienne quelque chose de plus précis que ce simple portrait qu’il venait de faire qui était très commun et banal. M’enfin, comme c’était mal barré, autant passer à l’étape suivante qui ne dépendrait pas de la mémoire défaillante de sa victime. Là s’il y avait des preuves à trouver, elle aurait juste à les collecter. Bon par contre elle était à la fois gênée de lui demander ça mais en même temps ça allait l’achever et définitivement lui faire ravaler sa fierté. Après une grande inspiration elle se lança :

-Maintenant vous allez venir avec moi pour une inspection corporelle.

Bon concrètement, ce serait un médecin de l’équipe médico-légale qui s’en occuperait, elle n’était pas scientifique, c’était moins son domaine de compétence, mais elle serait présente. Bon je vous rassure, se rincer l’œil, ce n’était pas du tout le genre de Maÿlis, pas avec ce qu’elle avait vécu, et encore moins avec ce Rider…

Bon, il fallait qu'elle lui pose une réponse fatidique par rapport au banquier... M**de, c'était vrai que pour régler ce problème, ça serait pas mal d'appeler la banque, non ? Mais en même temps, pas qu'il soit blond mais pensez-vous qu'il soit un peu perturbé,... Mais il l'avait fait, oui... Il avait même réussi à penser à son banquier, voyez-vous ? Il tenait à son argent et bien qu'il soit barman, hein, il n'en gagnait pas énormement.

Ouais, juste avant de venir.

Mais bon qui savait si on ne lui avait pas déjà dépouillé car le temps qu'il s'était rendu compte qu'il n'avait plus rien sur lui, jusqu'à lui payer la honte à ses courses, hein ! Bref, il fallait continuer la conversation sur la description ;.. il fronça les sourcils et dépité comme s'il venait de se réveiller le matin, la tête dans le cul, après s'être bourré la gueule la veille.. Ouais comme s'il avait une gueule de bois mais sans l'être.

Elle est brune... J'l'ai pas déjà dit ? Cheveux lisses...

Puis il soupira. A vrai dire, il trouvait tellement la situation ridicule que ça le faisait chier mais en même temps avec un tel comportement, c'était limite s'il voulait vraiment retrouver cette … p'tin de fille !! Mais en même temps, il fallait avouer, c'était comme chercher une aiguille dans une botte de foin, pas vrai ? Il se massa le front un instant. S'il pouvait se tirer une balle dans la tête, ça serait cool... Bref, quand elle lui dit qu'il devait venir avec elle pour une inspection corporelle. Il sursauta comme si là, on l'avait clairement réveillé de son sommeil.

Quoi ?

Ouais, il semblait surpris là, d'un coup. Mais bon, pas qu'il ne soit pas aussi futé mais là, toute suite, évidement, pour un vol... Et euh là, ça en devenait très inquiétant qu'il n'était pas rassuré. C'était drôle puisqu'il était du genre à courir après sur tout ce qui bouge, qu'il n'était pas pudique du tout, ça le gênait plus qu'autre chose... Et dire que … non c'était pas cette demoiselle qui allait l'inspecter ? Oh ça serait bien trop beau pour être vrai ? Mais non, ça ne pouvait pas le faire flipper, hein ?!

Bon, finalement il n'était pas complètement insensé hein ? Puisqu'il était allé voir son banquier pour faire bloquer sa carte. D'ailleurs elle-même, enfin, elle allait déléguer la tâche à quelqu'un, allait contacter le banquier pour savoir si la carte avait été utilisée et si oui, où ? Ca permettrait peut-être de visualiser la femme qui lui avait volé ses papiers. Si par exemple il y avait une vidéo de caméra surveillance... Enfin faudrait un chouilla de chance mais en général les magasins étaient équipés. On ne sait jamais... Bon l'autre par contre là, i lui faisait un chouilla perdre patience : ben oui, s'il l'avait dit, elle ne demanderait pas ! Mais c'est en prenant sur elle qu'elle rentra les dernières données dans la machine et lança l'appareil pour voir d'éventuelles correspondances. Elle ne fit aucun commentaire, ce n'était pas trop le moment de l'enfoncer... Même si c'était très tentant !

-Et bien, vous avez passé la nuit avec elle non ?

Vu sa honte ça semblait évident mais d'un coup elle avait eu un doute... Il n'était pas si d ébile que ça pour ne pas comprendre pourtant... Si ? Le but était bien d'identifier la voleuse ? A moins qu'il ne veuille plus le faire ce fichu procès verbal, comme ça, ça lui épargnerait le dur moment de l'inspection physique. Elle était très pudique et elle, ça la gênait toujours. C'était sans doute le contre coup du fait qu'on n'avait jamais respecté la sienne d'intimité !

Ah, oui, c'était vrai ! C'était lui qui avait passé la nuit avec elle, et non quelqu'un d'autre... Pas le voisin, ni le nain du premier étage. Il se gratta la nuque, bien que honteux face à ça. S'il pouvait se cacher dans un trou de souris, ça serait pas mal... Mais en passant la main sur sa nuque, il avait bien remarqué dans la matinée que la demoiselle lui avait bien laissé une trace, une marque d'elle, rien que de mieux qu'un souvenir tel qu'on achète dans les petits commerces pour touriste, à la sortie d'un musée ou autre structure touristique. Non, Jack ne se comparait pas à un monument histoire que tout le monde venait voir, loin de là...

Il fit une légère moue avant de se lever. C'était fou comment une grande gueule tel que lui pouvait soudainement fermer sa gueule dans ce genre de situation. Bien sûr, si on lui lançait un pique, il réagirait facilement au quart de tour, renvoyant la balle... Mais là, non ! Il ne pouvait que suivre alors cette demoiselle pour une analyse... Jack ressentait une boule au fond de son ventre, il n'était plus qu'anxieux. Il pensait à sa nuit et il se demandait vraiment s'ils pouvaient en tirer quelque chose... Ils avaient couché ensemble sous la douche... Le barman se sentait réellement stupide. Il se maudissait, vraiment. Il comprenait bien pourquoi la demoiselle tenait réellement le faire sous la douche maintenant, et Jack lui, qui n'avait pensé qu'à son besoin naturel, qu'à tous ces fantasmes et plaisirs que pouvaient procurer ces lieux insolites.

Il suivit donc Heat, sans un mot... sans aucune expression ou presque. Ses yeux avaient toujours un air plus ou moins expressif comme celui d'un chien battu... Et comme s'il détestait rien faire ou quoique ce soit, ses yeux se baladèrent et s'étaient bien sûr arrêtés sur la démarche de Heat.. et puis pas que sur sa façon de marcher, mais il la reluqua de la tête au pied. Bon, bien sûr que ce n'était pas le moment pour ça, puisqu'il avait bien sûr autre chose en tête...

Personnage non joué : Camille Williams

Maÿlis le guida donc à travers les couloirs du commissariat jusqu'à un ascenseur qui leur permettrait de descendre jusqu'à la partie médico-légale du bâtiment, où l'une de ses collègues pourrait faire les examens nécessaires et accessoirement mater Jack à poil. Reconnaître qu'il n'était pas si mal foutu que ça n'avait jamais été réellement un problème. Elle l'admettait tout à fait. Mais ce qui lui posait problème c'était plutôt la mentalité et le comportement du personnage qu'elle avait en face d'elle. Elle comprendrait donc tout à fait que sa collègue, Camille, elle, ne se prive pas au passage. D'ailleurs Maÿlis avait déjà eu l'occasion d'entrevoir que ce que promettaient les formes dessinées par ses vêtements étaient bien réelles : l'autre fois, quand elle lui avait rapporté son fameux tee-shirt "Moments sauvages" -tee shirt sur lequel Maÿlis adéjà bien assez fait de commentaires - il lui avait ouvert à moitié à poil....Aucun commentaire sur ça non plus ! Maÿlis avait déjà tout ce qu'il fallait à mater en la personne de David, Boucles d'or pour certains...

Elle poussa la porte et laissa le passage à la victime du cambriolage pour qu'il aille s'assoir sur le siège du type de ceux qu'on trouve dans les cabinets médicaux. Puis elle traversa la pièce et frappa à une pièce adjacente qui n'était autre que le bureau du médecin qui travaillait pour la Criminelle mais dont le travail était quand même majoritairement un travail de légiste.

-Salut Camille, dis j'ai un travail pour toi, tu as cinq minutes ?

Le dit médecin jeta un coup d'oeil par la vitre, glace sans tain, pour voir de quoi il s'agissait. Un petit sourire en coin elle se tourna vers Maÿlis, songeant comme sa collègue l'avait deviné, qu'elle l'examinerait avec grand plaisir...

-Qu'est-ce que tu veux que je lui fasse ?
-Jack Rider, il a été cambriolé par une femme avec qui il a eu un rapport sexuel juste avant. Récapitula Maÿlis.

Sachant ce que du coup, la jeune femme attendait d'elle, Camille se leva et passa la porte suivit de Maÿlis. Cette dernière se plaça dans un coin sachant déjà qu'elle lui tournerait le dos lorsque Camille lui demanderait la chose fatidique. Pudique et en plus de cela elle ne voulait pas passer pour une voyeuse.

-Bonjour monsieur Rider, attaqua le médecin dont les cheveux blonds frisés tombaient sur les épaules. C’est moi qui vais vous examiner, Camille Williams. Je vais vous demander de vous déshabiller. Dans quelles conditions a eu lieu le rapport ?

Tandis qu’elle le laissait se préparer et répondre à la question, elle se lava les mains et enfila blouse et gants avant de se tourner de nouveau vers Jack, retenant un sourire qui lui venait au fur et à mesure qu’il enlevait les couches de vêtements. Elle l’aurait bien croqué cet homme !

L'unique endroit où il pouvait se sentir tout aussi mal était bien ici au milieu de ce commissariat, comme si soudainement on n'allait y faire qu'une seule bouchée de lui-même. Depuis longtemps il n'avait jamais apprécié les flics, il avait toujours une dent contre eux, à tous presque les provoquer... Et ce, c'était peut-être inconscient comme réaction mais il y avait belle et bien une bonne raison, et il fallait la chercher loin... Il se mordit la lèvre inférieur avant l'arrivé d'une scientifique... Camille Williams selon ses dires. Bref, il s'en foutait bien pas mal, sérieusement... Bref, il commença à enlever son haut de vêtement... laissant découvrir quelque marque qu'il avait peut-être sur ses épaules ou sa nuque... mais il ne prit même pas la peine de dire un « bonjour ». Ouais, Jack était d'humeur à faire la gueule. Normal, non ?

Euh.. la douche.

Ouais, il faisait la gueule … Mais il se sentait surtout … très con. En deux mots, il vient de nouveau de se faire descendre 6 pieds sous terre et d'être en plus ridicule et pathétique qu'il ne l'était déjà. Le fait de réaliser que la fille de la boite de nuit l'avait bien eue était dur à avaler... Plus le temps passait, plus il ressentait cette honte, plus ça le faisait déprimer... Et dire que là, le fait de dire « la douche » faisait bien perdre du temps à tout le monde !

Même à cette gentille demoiselle là, cette blondinette qui dégageait un charme fou avec son sourire et son amabilité... Mais en même temps, qui avait cet air espiegle... Mais ouais, la depression mettait un bouton « stop » dans sa tête qu'il n'arrivait meme plus à avoir double sens à ses pensées... Au moins, tant qu'il ne déteignait personne sur ses pensées... autre que ses propres collègues de boulot.

Suite à la réponse de Jack, Maÿlis fit une petite grimace, voilà que ça allait compliquer l'affaire... Camille allait certainement rien trouver, aucun cheveu, aucun poil, aucune trace d'ADN en somme sur le corps du coureur de jupons. Du coup l'examen fut minutieux certes mais aussi rapide. Le médecin ne s'attendait pas à trouver grand chose mais elle devait malgré cela, faire son boulot dans les règles de l'art. Maÿlis avait tourné le dos, en profitant pour envoyer un message à l'un de ses collègues à la scientifique pour savoir s'il n'y aurait pas d'empreintes sur le portefeuille qu'avait ramené Jack. Mais aucune réponse ne vint pour l'instant.

-J'ai fini.

Maÿlis se retourna, rangeant son téléphone professionnel dans la poche de son bluejean. Elle interrogea du regard le dr Williams ne faisant pas attention à ce que faisait le pauvre Jack qui, n'avait plus qu'à se rhabiller. Camille, ne voulant pas parler devant la victime -d'habitude pas besoin de prendre cette délicatesse puisque c'était des macabés - gagna son bureau où elle posa les échantillons, au nombre de deux-trois, qu'elle avait pu glaner.

-A mon avis tout est à lui mais sait-on jamais....

Maÿlis hocha la tête, geste accompagné d'un petit merci à sa collègue. Elle retourna dans la partie consultation de la pièce et sans faire attention à s'il avait finit de se rhabiller, passant devant Jack direction la sortie en lançant un "On y va Rider" direction l'étage où elle allait pouvoir le congédier et se pencher sur les caméras de surveillance pour voir si on voyait la belle inconnue vider le compte en banque de Jack quelque part...

Et dire qu'il devait se déshabiller encore plus.. Bon, c'était le cas, évidement et heureusement qu'il n'était pas spécialement pudique. Jack s'assumait pleinement comme il était fait, il n'avait pas à se plaindre. Bien qu'on pouvait peut-être lui trouver des imperfections comme chez tout le monde mais il était tout simplement parfait... Ca pouvait certes l'amuser de se promener tout nu au milieu de son appartement mais avec une soeur qui n'allait pas tarder à arriver à NY chez lui, ça ne serait pas possible. Soeur jumelle qui était censée déjà venir il y avait de cela un moment mais elle avait repoussé sa venue... Bon, si elle avait été là plus tôt, peut-être qu'il n'aurait pas tenté de venir avec une fille chez lui, donc pas de vol. Non, il n'allait pas jeter la faute sur sa soeur. Tellement il était presque dégoûté qu'il s'en voulait. Il était trop dur avec lui-même mais il n'y avait rien de grave ?! C'était juste un moment de honte dans sa vie, n'est-ce pas ?

Sur ce, l'examen terminé, le laissant seul, Jack se rhabilla dans un silence : son jean, sa chemise, sa veste en cuir marron.. D'ailleurs, quand il mit cette dernière, il entendit un « On y va, Rider ! »... Ce qui lui fit esquisser un sourire... Ca le ferait presque rire cette marque « d'attention » ou « d'affection » envers lui, à l'appeler par son nom de famille.

Bien sûr, Heat... Lieutenant Heat, pardon...

Bon, Jack avait vraiment envie de la charrier mais pas de trop en même temps, il était pas un peu mal placé pour faire chier le monde alors qu'il venait de passer un des moments les plus honteux de sa vie. Le barman suivit alors la fliquette jusqu'à l'étage supérieur...De toute façon, comme il n'y avait sûrement rien plus à faire avec lui, il pourrait partir et de toutes les manières, si elle avait besoin de lui parler, elle avait son numéro de téléphone, et surtout elle savait où il habitait.

Maÿlis ne peut s'empêcher de sourire lorsqu'il rectifia l'appellation qu'il avait utilisé à son sujet. Faut croire que finalement il était possible de faire rentrer quelques petites choses dans son crânes et qu'elle arrivait à le mater. Faut dire comme elle n'était pas du genre à se laisser marcher sur les pieds.... Elle savait se faire respecter et c'est ce qui lui avait valu d'être rapidement acceptée par ses collègues masculins pour qui s'était toujours un petit jeu de tester les femmes qui arrivaient dans le métier. Certaines réalisaient rapidement qu'elles n'étaient pas faites pour ça mais ce n'était pas le cas de Maÿlis. Elle avait su gravir les échelons assez rapidement même jusqu'à obtenir son grade de "homicide detective". Alors, me direz vous, que faisait-elle sur cette affaire de vol de CB ? Et bien tout simplement elle s'était faite avoir. Elle pensait que ce serait un poil plus intéressant. Mais au moins elle avait pu avoir le plaisir de voir Jack faire profil bas alors qu'elle l'avait trouvé si méprisant envers les autres et particulièrement des flics lors de leurs précédentes rencontres.... Enfin bref. Toute façon maintenant ils étaient quittes et l'ardoise était comme effacée non ?

Fin bref, les voilà qui arrivaient devant le bureau de Maÿlis et il était temps pour le barman de la laisser retourner à son travail, regarder s'il avait été complètement détroussé ou non... Fin bref, la vie quotidienne pendant qu'elle, essayait de mettre la main sur la petite chapardeuse.

-J'ai tout ce qu'il me faut..

Elle jeta un rapide coup d'oeil à ses notes et se rendit compte que non, il y avait quelque chose qu'elle ne lui avait pas demandé et qu'il n'avait pas mentionné. Bon certes elle s'en doutait un petit peu, il avait certainement rencontré la nana dans le bar où il travaillait comme l'autre fois avec Faith... Mais bon fallait s'en assurer. Ca pouvait être important comme "détail".

-Vous l'avez pêchée où votre voleuse ?

Elle sortit son crayon prête à noter Cozzy's sur le petit calepin mais c'est avec un haussement de sourcil qu'elle nota le nom de la boîte de nuit. Elle rangea le carnet noir ainsi que le crayon à l'intérieur de sa veste et releva les yeux vers lui.

-Et bien vous pouvez y aller, je vous tiendrai au courant dès que j'ai du nouveau.

Maintenant il allait s'agir de consulter ses relevés bancaires pour pouvoir savoir d'où elle avait pris les sous et si l'endroit était équipé de caméras de surveillance. Sinon une autre possibilité serait d'envoyer la scientifique chez lui, fouiner mais fallait vraiment qu'ils n'aient rien pour ça... Elle lui dit au revoir d'un signe de tête avant de se tourner vers son ordinateur où elle allait avoir de quoi faire

Heureusement, tout touchait à sa fin et Jack pourrait de nouveau se promener à l'air libre, avec enfin son procès verbal sous la main. Il avait tellement hésité à rentrer dans ce commissariat... Mais ça ne faisait que retarder le moment, et là, c'était passé presque aussi vite.. même si tout pouvait lui paraître long. Trop long. Il faudra qu'au passage, il prévienne Maria par rapport à tout ça,.. Bon, l'histoire sera sûrement réglée jusqu'à la fin du mois mais qu'elle ne soit pas surprise si le virement de salaire ne passe pas toute suite sur son compte. Jack l'imaginait déjà en train de le charrier car il était là à se foutre dans des merdes pas possibles. Ce genre d'histoires ne pouvait que lui arriver à lui, et à personne d'autres.

Ah oui, il y avait légèrement un détail que le jeune homme n'avait pas mentionné, c'était où il l'avait chopé la nana... D'autant plus que le mot « pêcher » sortant de la bouche de la fliquette lui faisait presque rire. Genre il était un pêcheur ? Un pêcheur de crevettes roses du Sud-Ouest de la Patagonie équatoriale ? Rien que pour de la bonne reproduction, sans aucun doute... Ce n'était qu'une simple image. Sur ce, que Jack reste un peu plus sérieux.

En boîte de nuit... L'Hylarius...

Et dire que Jack le trouvait tellement con, et surtout hilarant avant tout, ben maintenant, même s'il était ridicule, il n'était pas aussi drôle que ça... Ca sera sans doute la dernière fois qu'il y mettra les pieds là-bas.

Cool ! Merci !

Pas qu'il soit presque exécrable mais c'était trop charmant qu'on le tienne au courant. Bon, ça ne sera pas pour autant pour qu'il finisse par dire « au revoir » comme il n'avait pas encore dit « bonjour » jusque là. Maintenant qu'il pouvait se sauver, ben il ne se faisait pas prier après ce procès verbal en main.

» Aïe, ça fait mal ! [Claire - Terminé]
» Permission d'entrée ? [PV Maÿlis - Terminé]
» Nous y revoilà [PV: Maÿlis / Marwan - Terminé]
» Le cancre qui n'apprenait pas ses leçons [Maÿlis] [Terminé]
» Le pacte avec le diable (partie 1) (PV Maÿlis - Terminé)